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Plaquette SDNV
COMPILATION
Suite aux nombreuses questions, un document détaillé sur les signes d'appel qu'il est possible de remarquer dans le cadre du SDNV appelé aussi :
Syndrome de dysfonctions non verbales (SDNV)
Syndrome hémisphérique droit développemental
Syndrome de l’hémisphère droit (dit aussi mineur)
Syndrome de Rourke
Trouble d'apprentissage de type non-verbal (TANV)
Incapacité d’Apprentissage Non Verbal (IANV)
Ce sont plusieurs traductions francophones du NLD ou NVLD
NONVERBAL-LEARNING-DISABILITIES
Le Syndrome de Dysfonctions Non Verbales fut décrit pour la première fois en 1967.
Qu'est-ce que le SDNV ?
Le SDNV est un trouble du développement, plus particulièrement lié à un dysfonctionnement de l'hémisphère droit, qui n'est pas toujours reconnu.
On suppose que sur les 10% des enfants ayant des troubles d'apprentissage, moins de 1% (filles et garçons à égale proportion) sont SDNV. Actuellement, 0,1 à 0,5 % seraient reconnus. Tout dépend du pays d'origine.
Cependant il est possible que ce syndrome soit en réalité sous-évalué. Certains chercheurs penchent plutôt pour 2 % d'enfants touchés par le SDNV.
Peu de professionnels sont sensibilisés au SDNV. Il y a une incompréhension manifeste entre les différents champs disciplinaires. De plus, il est admis que les troubles d’apprentissage peuvent entraîner isolement social, anxiété, stress, phobie, TOC, dépression... Cette conviction courante mais contredite par des études étayées, n'est jamais remise en question. Les réactions secondaires à un échec scolaire, sont assez banales mais non distinguées d'un véritable trouble des habiletés sociales. Quand c'est assez intense pour être constaté, la confusion est alors possible car le côté "psychoaffectif" est mis en avant. Etudiés depuis moins de trente ans, les troubles des apprentissages sont à la fois les plus reconnus et les moins connus. Le SDNV est un syndrome neurologique. Les personnes qui en sont atteintes, sont mal diagnostiquées. La généralisation des connaissances, l'approche pluridisciplinaire, font encore défaut.
Le SDNV est parfois confondu avec le TDA/H (Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité) bien qu'inattention et distractibilité soient deux concepts différents, le TED (Trouble Envahissant du Développement) ou Asperger (ex de troubles apparentés à l’autisme), voire aussi avec la dyspraxie si le trouble de l’adaptation sociale est discret dans les jeunes années. Lorsque l'enfant grandit, l'amalgame devient difficile. Ex: l'enfant SDNV peut sembler agité ou au contraire très retiré. Cela dépend des circonstances. Les troubles attentionnels (d'ordre visuel et tactile) sont présents dans le SDNV ainsi que la distractibilité même au niveau sensoriel. Ex "terre-à-terre": ne se rend pas compte de la présence de salive entre ses lèvres ou que son visage est sale après avoir mangé. Cela n'empêche pas une "attention" exagérée à certaines sensations. Ex: une simple douche, un vêtement quelconque, une étiquette...peuvent provoquer des picotements intenses durant des heures. Le système nerveux central est en alerte permanente. Sensible aux informations de toute sortes (lumière, sons, odeurs, consistance des aliments, texture des vêtements...), l'enfant SDNV a des difficultés pour tout traiter et se concentrer... et donc aussi à prendre des décisions parfois. Ex: peut rester des heures devant un rayon, dans l'incapacité totale de faire un choix.
A cause des troubles de la coordination motrice, le SDNV est encore confondu avec la dyspraxie, très médiatisée en France. Ce trouble assez répandu, peut être isolé (cas rare), associé à d'autres troubles spécifiques des apprentissages, retrouvé dans de nombreuses atteintes (IMC, trisomie etc.) y compris le SDNV dont il est une composante plus ou moins visible. Le symptôme "dyspraxie" (terme inadéquat ici mais devenu très courant) n'est donc pas la caractéristique du profil, c'est une nuance importante à saisir. En bref, c'est un de ses aspects...mais pas le seul.
Précision: être atteint de l’un ou l’autre de ces troubles : TDA/H, dyspraxie et "dys" liés aux apprentissages scolaires (la dyslexie, la dyscalculie), ne signifie pas pour autant que l’on est SDNV.
Le SDNV est parfois confondu avec l'autisme. Toutefois, malgré des capacités sociales déficitaires, une impossibilité plus ou moins importante à interpréter le langage non verbal (communication par le corps : gestes, ton de la voix etc.), l'enfant SDNV peut rire et jouer avec des copains, "faire semblant" ne lui pose aucun problème, il n'a pas de comportements stéréotypés, il ne fait pas de fixation sur des objets, n'a pas des centres d'intérêt restreints comme une fascinatin pour des horaires de train etc... qui sont eux, des symptômes propres aux troubles du spectre autistique. D'autre part, l'enfant SDNV n'a absolument aucune des capacités extraordinaires habituellement prêtées aux autistes de haut niveau ou Asperger. Il peut apprécier les matières scientifiques mais il est très en difficulté en Maths. L'excellente mémoire de l'enfant SDNV, ses capacités langagières et même sa grande logique à l'oral ne le préservent pas de la dyscalculie et de certains troubles du raisonnement algébrique ou arithmétique. Avec retard, il parviendra tout de même à faire les quatres opérations, sera sans doute plus à l'aise au collège où des formules sont à reproduire. Cependant dès lors qu'il sera demandé de démontrer, de justifier un raisonnement, ce sera l'impasse. La géométrie est aussi un épineux problème. Les troubles praxiques n'en sont pas véritablement la cause, le traitement de l'information visuelle à ce niveau est déficitaire : "un angle est toujours droit" quand on est SDNV ! En bref, un enfant dit "autiste de haut niveau" ou "Asperger" n'a pas nécessairement des difficultés sur le plan scolaire, ce n'est pas le cas de l'enfant SDNV qui a au contraire des difficultés très "spécifiques" qui obligent à un accompagnement personnalisé.
Par rapport encore à l'autisme où c'est le comportement qui fait "le diagnostic", il faut souligner que si l'enfant SDNV ne manque pas d'empathie envers son prochain, il peut néanmoins apparaître "indifférent", en décalage avec autrui selon le contexte. Les impairs sont fréquents. Il est donc important de ne pas attribuer tous les troubles de l'adaptation sociale à des TED. En effet, une composante incontournable du syndrome et souvent invisible dans la toute petite enfance : trouble de la perception et du jugement des interactions sociales en raison d'une mauvaise interprétation des signaux de communication non verbaux. Cela rend parfois la reconnaissance du syndrome problématique, c’est donc une affaire de spécialistes.
Le SDNV, c’est avant tout un trouble du traitement de l’information qui perturbe ou entrave le développement normal de façon spécifique : perception visuelle, organisation visuo-spatiale, capacités motrices, capacités sociales, raisonnement non verbal.
Les trois signes principaux qui constituent une indication possible de SDNV sont :
- le QI verbal supérieur au QI performance (attention, cette différence est possible pour d’autres troubles),
- la lecture est toujours meilleure par rapport aux difficultés en mathématiques constantes(attention, le déchiffrage peut être très retardé : forme des lettres et chiffres difficile à intégrer au début pour quelques cas trop facilement encore confondus avec la dyslexie, ce qui est un comble)
-la maladresse sur le plan social (difficultés pour nouer ou garder des liens d'amitié).
Résumé des trois domaines de compétences atteints en cas de SDNV:
- habiletés visuo-perceptives, visuo-spatiales
- habiletés motrices
- habiletés sociales
Un enfant atteint du SDNV n'a pas de problème avec le traitement de ce qu'il entend.
Par contre, il a un problème :
• Avec le traitement de ce qu'il voit ou ressent.
• Avec le traitement des nouvelles informations spatiales.
• A voir le lien entre différents phénomènes.
• A voir les connexions dans des situations complexes.
Le SDNV interfère avec la capacité de généraliser les enseignements tirés de l'expérience dans une situation à d'autres situations similaires.
Le développement dans certains domaines prend du retard. L'enfant s'approprie bien les habiletés auditives et verbales. Il développe, par exemple, une bonne attention et une bonne mémoire pour les informations verbales auditives. Par contre, il retient insuffisamment les informations visuelles et tactiles (complexes). Cela veut dire qu'il obtient trop peu d'informations de ce qu'on peut voir et sentir. C'est pourquoi il reste en défaut de s'approprier spontanément certaines habiletés. Il développe aussi une résistance au changement, car il doit se donner plus de peine que les autres pour digérer de nouvelles informations. Il aura besoin de beaucoup d'encouragements et de répétitions dans le développement de nouvelles habiletés.
Les caractéristiques d'un enfant atteint du SDNV peuvent être :
• Peut sembler peu tonique dans la toute petite enfance. Par ex: n'a pas la "force" de souffler une bougie, de grimper aux arbres, de se balancer etc. Malgré tous ses efforts, a besoin d'une aide extérieure (frère ou soeur, parent) mais l'examen pédiatrique est normal.
• Aversion pour des aliments, des odeurs.Le temps consacré au repas est très long (faut le distraire pour le faire manger).
• Problèmes de sommeil. Semble insomniaque, grincheux.
• Après un arrêt initial ou une progression très lente (par exemple une mauvaise articulation qui va empêcher l'expression orale), il y a un développement rapide du langage et de la parole entre 4 et 6 ans. L'enfant dépasse ses pairs mais parfois difficulté dans le discours (trop long, décousu, répétitions). Excellent vocabulaire.
• N’arrive pas à s’habiller seul (se trompe dans les manches, pour boutonner les boutons, pour mettre la chaussure au bon pied) mais cela s’améliore enfin avant l’adolescence.
• Manque d’initiative en classe. Incapacité à choisir, à prendre une décision, réclame toujours un avis extérieur (beaucoup de travail pour le rendre autonome).
• Se rapproche plutôt de l’adulte. Ne travaille qu’en sa présence. Est vite fatigué. Certains élèves le maltraitent déjà dès la maternelle car trop crédule et gentil. L’enfant ne sait jamais se défendre. Cela empire avec l’âge. Se met dans des situations inextricables.
Difficulté à apprendre des routines (mais une fois que l'enfant les maîtrise, elles restent clouées jusqu'à l'extrême).
• Problème à reconnaître les signaux non verbaux (gestes, expressions du visage), ne retient pas les visages ou les confond avec d'autres. Mémoire auditive meilleure que mémoire visuelle.
• N’aime pas la foule, les grands espaces.
• Beaucoup de "drôles d'accidents ", p.ex. se cogne contre tout, tombe, trébuche, casse des choses. S’appuie discrètement sur un parent lorsqu’il est debout près de lui. Le contrôle du tonus est un effort conscient permanent. 'Racle" les murs, ne marche pas droit sur un trottoir et a du mal à éviter les passants.
• Démarche maladroite parfois, n’est pas stable sur ses pieds, a des problèmes d'équilibre, apprend très tard à rouler à bicyclette, a des problèmes pour donner un coup de pied dans un ballon, tombe facilement d'une chaise (aime s'asseoir par terre). Certains de ces aspects s’améliorent en grandissant malgré une fatigue rapide. (des individus SDNV peuvent être bons par la suite en sport)
• Problèmes moteurs fins : couper et coller, nouer des lacets, utiliser des couverts, s'essuyer... (parfois, parle à voix haute lorsqu’il est en train de faire quelque chose car cela l’aide beaucoup).
• Aversion des puzzles, des jeux de constructions. Petit : difficulté à nommer les couleurs, à percevoir les lettres, les chiffres, les lignes.
• Semble manquer de force dans les doigts : incapacité à malaxer la pâte à modeler, mauvaise coordination entre les yeux et les mains. Difficulté à tourner une poignée de porte, à introduire une clef dans la serrure.
• Aversion de certaines matières, hyper ou hypo sensible selon. Ex : ne supporte pas une étiquette mais ne sent pas vraiment la douleur quand il se fait mal ; Problème de régulation de la température corporelle: a toujours chaud même en hiver par exemple. Ne supporte pas les vêtements qui « collent », les coutures au bout des chaussettes etc.
• Peur des nouvelles situations sociales, s'égare littéralement dans un dédale d'impressions qui le submerge, semble s’être "perdu" sur la planète terre
• Problèmes d'adaptation, parfois des réactions contradictoires et imprévisibles lors de situations en apparence semblables. Confusion et incompréhension, quiproquos. Ne pratique pas les "mensonges sociaux", toujours honnête, ne sait pas se protéger.
• Colère ou angoisse inexplicables.
• Problème pour ajuster l'intonation de la voix, discours monotone ou chanté, parle trop fort.
Les caractéristiques d'un enfant atteint du SDNV peuvent évoluer comme suit :
• Des problèmes à organiser l'espace, à garder la distance vis-à-vis des autres, à apprécier la place qu'ils occupent dans l'espace.
• Manque de sens sur les poids et les mesures, par exemple penser qu'un mur fait 5 m de haut ou qu'un adulte pèse 15 kg (cela s'améliore avec l'âge)
• Des problèmes avec le temps, tant l'horloge que le calendrier, difficultés à apprécier le temps, arrive en retard, problèmes à planifier des tâches, à organiser la journée.
• Problèmes pour faire la synthèse de la « grande image », ne voit que les détails.
• Problèmes de motricité fine : tenir le stylo, maintenir une pression correcte sur le stylo. Résistance aux tâches écrites, mauvais en dessin, beaucoup de fautes en recopiant, écrit très lentement ou de façon illisible, écriture initialement crispée et peu soignée qui peut s'améliorer à force d'exercice acharné.
• Problèmes pour écouter et prendre des notes simultanément.
• Incapacité à raconter une histoire à l’oral (se perd dans les détails) ou à faire une rédaction à l’écrit malgré un vaste vocabulaire... quand le thème est imposé. La compréhension de ce qu’il lit est plus faible qu’il n’y parait malgré parfois une grande subtilité à l’oral. Orthographe : difficulté avec les mots irréguliers.
• Bonne mémoire auditive des histoires mais incapacité à se rappeler les tables de multiplication, les termes scientifiques etc. Capacité à mémoriser des phrases, des expressions entendues (conversations, slogans publicitaires) mais difficulté à restituer une leçon par exemple.
• Prend facilement tout au premier degré, ne saisit pas quand on le taquine, incapacité à "lire entre les lignes". Même si grand sens de l’humour et de l’ironie, ses blagues tombent à plat. Peut s’obstiner sans percevoir l’énervement de l’entourage.
• Malgré souvent une compréhension très correcte des métaphores, problèmes à d'autres niveaux du langage : mots ayant un double sens qui ne sont pas reliés automatiquement au contexte, incapacité à comprendre des calembours et des jeux de mots de son niveau d'âge (tout doit leur être expliqué) mais habileté extrême à inventer, pour s'amuser, des mots ou termes significatifs (ex "pensosophe")
• Incapacité à capter le fond sarcastique, fâché ou aimable dans le ton de la voix (quand les parents sont fâchés ou fiers, ils doivent le dire « en toutes lettres »).
• Problèmes en calcul : inflexibilité du raisonnement, imaginer des solutions, abstraction.
• Tendance à généraliser tout ce qui est appris.
• Parle et pose des questions inlassablement à ses parents, contact des yeux non naturel : fixer ou ne presque pas regarder l'interlocuteur qu’il ne connaît pas (sauf pour les personnes familières)
• Aversion des nouvelles activités ou situations sociales, s'égare vite, mauvais pouvoir d'orientation, besoin de points de repère forts pour (re)trouver le chemin (développe des moyens de compensation si apprentissage).
• Préfère la pénombre car rapidement incommodé par la lumière (chambre aux volets fermés en plein jour à l’adolescence).
• Comportement dangereux dans le trafic, pas de vue en profondeur, incapacité à estimer ou apprécier les distances (ex : véhicule qui avance au moment où il traverse).
• Habiletés sociales limitées, veut des amis mais cela ne marche pas, parfois trop familier avec des inconnus, peut aussi développer méfiance exagérée en grandissant.
• Problème pour saisir les relations cause-conséquence.
• Mémoire remarquable (vrai magnétoscope parfois).
• Dépression et angoisse.
Conséquences sociales
Les personnes atteintes du SDNV ont parfois des difficultés à suivre une conversation. La vie dans un monde où 65% de la communication se fait de manière non verbale, est une source d’efforts constants. Les expressions du visage, les gestes et les intonations déterminent pour une grande partie le sens. L'enfant atteint du SDNV ne peut se fier à ce qu’il voit. Il privilégie ce qu’il 'entend et se voit obligé de conclure à partir d’informations résiduelles.
Quand il se mêle à la conversation, il gaffe souvent, ou donne une impression grossière et impolie (interrompt facilement les autres). En prenant tout au premier degré, il interprète parfois mal les remarques des instituteurs. Il se fait alors gronder "tu sais très bien ce que je veux dire !"
Mais il ne le sait pas, justement. Cet enfant est de surcroît très naïf dans sa confiance aux autres, il ne sait pas quand on lui ment ou quand on le manipule. Qui se sert de paroles gentilles est gentil ! A ses yeux, « on est toujours ce qu'on dit ». Il n'aperçoit pas les mauvaises intentions. Il ne lui vient pas non plus à l'esprit de mentir, même par respect des convenances, et quand il fait quelque chose de mal, il se trahit de lui-même. On doit vraiment lui apprendre qu'il ne peut se fier à n'importe qui. Le risque de taquineries, de harcèlement et même d'abus, est grand.
Les jeunes et les adultes atteints du SDNV sont, plus que la moyenne, confrontés à des troubles d'angoisse ou à la dépression.
Tentant désespérément de s'intégrer, quelques uns imitent parfois le comportement des autres, sans apprécier la gravité de certains actes. De par les multiples rebuffades qu'ils doivent encaisser, il leur arrive d'évoluer de « trop familier » à « trop méfiant et fermé ».
Confusion
Jeunes, ces enfants semblent souvent hyperactifs, et ils se précipitent dans toutes sortes de situations sans en mesurer les conséquences. Ils ne voient aucun danger. Dans un groupe, l’enfant SDNV se retrouve souvent seul, non accepté à cause de son comportement imprévisible ou attitude bizarre. Ce comportement hyperactif change, à l'âge de 5 ans environ, en un comportement très variable (tantôt extrêmement agité, tantôt extrêmement retiré). Au fur et à mesure qu'ils grandissent, le comportement prépondérant se met en arrière-plan chez les enfants SDNV. Ils deviennent assez inactifs voire très casaniers, tournés vers des activités de solitaire : informatique, lecture, peinture de figurines de jeux de rôle etc. L’agitation, l’impulsivité sont plus alors des manifestations de stress quand il leur est demandé de faire un effort (travail scolaire, changement d’habitude...) ou lorsque l'excitation prend le dessus : attente impatiente par exemple.
Cela doit être attribué au fait que l'enfant a de la peine à traiter la grande quantité d'informations propres à une telle ou telle situation. Pour lui, c’est nouveau à chaque fois, ils réapprennent en permanence. De plus, ils parlent tout le temps, même pendant d'autres conversations, ils tiennent des monologues. Ils continuent à jaser, interrompent la conversation des autres et ne comprennent pas pourquoi on est fâché contre eux.
Cela mène parfois à un sentiment de paranoïa : ils ont le sentiment que tout le monde est toujours contre eux et ils ne savent pas pourquoi. A cause de ces effets secondaires émotionnels, en combinaison avec la carence d'habiletés sociales, on est amené à se tromper de diagnostic : un trouble du spectre de l'autisme, la dépression etc.
Pourtant, si on décrit clairement et verbalement ses sentiments à ces enfants, ce qu’on attend d’eux (consignes claires) ils le comprennent parfaitement (hors contexte scolaire). Tout ce qui est non verbal doit leur être expliqué, à l'âge le plus jeune possible. Pour établir un diagnostic correct, il est nécessaire de bien observer l'ensemble du développement de l'enfant d'une part, et de faire une recherche plus détaillée d'autre part, afin de détecter la présence des caractéristiques spécifiques du SDNV.
L'enseignement
Tant l'école que les parents, tout le monde a des attentes irréalistes envers les enfants SDNV. Ils ont des difficultés à les évaluer correctement. Cela est dû au fait que ces enfants sont souvent verbalement très doués et ont une bonne mémoire. Certains se laissent éblouir par leurs capacités langagières et n'hésitent pas à les décrire comme des enfants "brillants" sur le plan verbal, voire à les qualifier de "brillants" tout court en dehors de leurs troubles non verbaux. C'est une grave erreur qui démontre qu'ils ne font que relayer le contenu de mauvais documents et qu'ils n'ont jamais rencontré réellement un enfant porteur de ce syndrome.Il ne fait aucun doute que ces enfants sont effectivement "intelligents", leur QI total est d'ailleurs toujours dans la norme, il ne fait non plus aucun doute que ces enfants sont capables de progrès tout au long de leur scolarité. Cependant, leur "différence" doit être respectée. Le plus difficile, est sans doute de d'apprendre à doser la demande à leur égard afin de leur éviter, la frustration de "ne pas savoir y répondre". A cause d'échecs trop nombreux, c'est aussi le sentiment d'impuissance qui les empêche d'être disponible sur le plan cognitif.
Un discours plus rapide et plus aisé n'est pas tout de suite reconnu comme étant un symptôme de Trouble d'Apprentissage. Pourtant cela peut être un signe que l'enfant est en train de compenser ses défauts non verbaux. Parents et experts sont dans l’erreur en ce qui concerne leurs capacités. Souvent, les enfants atteints du SDNV sont surévalués et - surtout dans l'enseignement - trop questionnés (ce qui les met mal à l’aise). Cela peut avoir de sérieuses conséquences pour la stabilité émotionnelle. Cela peut mener à des crises de colère, une attitude inflexible, et des angoisses - des plaintes sont souvent évoquées par les parents d'un enfant atteint du SDNV.
Le fait que des problèmes (émotionnels) sérieux surviennent est apparemment lié au degré de gravité du SDNV. Mais aussi au pouvoir de l'entourage (parents et enseignants) à pallier aux spécificités du syndrome. Quand les exigences environnementales fragilisent l’enfant, il est même conseillé de pratiquer la scolarité à domicile afin de réduire le taux d’anxiété. Toute surcharge cognitive est à éviter.
C'est pourquoi il est important de signaler le SDNV le plus tôt possible. Toutefois ce n'est pas simple.
Comme on vient de le dire, ils apparaissent souvent comme très intelligents. De par leur vocabulaire riche, leur bonne mémoire (et leur capacité à lire à un très jeune âge pour certains peu atteints au niveau de la perception visuelle des formes), les attentes concernant ces enfants sont très hautes. Néanmoins, les parents sentent assez vite que quelque chose coince : des problèmes avec les copains, indépendance très limitée, problèmes d'adaptation, mauvaises capacités motrices fines, confusion des symboles d'opérateurs de calcul tels que les plus et les moins, sont des premiers signaux, quoique non encore alarmants au début pour les cas légers.
Sauf cas sévère de SDNV où dès la maternelle, les troubles sont massifs (mais personne ne sait à quoi, cela correspond à l'époque/ le SDNV est ignoré), la plupart de ces enfants progressent avec plus ou moins de facilité durant les premières années d’école. Quelques uns reçoivent des diagnostics divers (TDA/H, dyspraxie etc.) et cheminent plus péniblement. Souvent cela ne commence vraiment à se dégrader qu'au moment, où l'on attend d'eux qu'ils travaillent de façon de plus en plus indépendante, vers huit/dix ans.
Le diagnostic est encore plus facile entre 10/14 ans.
Ils oublient de faire leurs devoirs, s'égarent, ne savent pas s’organiser, ne savent pas écrire une composition, et bien qu'ils aient été remarqués dans les classes inférieures grâce à leur mémoire, là ils commencent à avoir de sérieux problèmes. Ils ne comprennent jamais ce que l'enseignant veut dire, (pas plus que leurs amis d'ailleurs). Cela peut mener à des crises de colère et à la révolte. Ils passent même à côté des soutiens affectifs, ils ne captent pas les signaux positifs de leur environnement, et ne savent donc pas non plus quand ils sont sur la bonne voie.
Avertissement
Attention ! On a retrouvé toutes les caractéristiques susmentionnées lorsqu'on a testé de grands groupes d'enfants atteints du SDNV. Individuellement, un enfant SDNV ne présente pas nécessairement tous ces signes. Les symptômes du SDNV varient de relativement légers à graves et sont plus ou moins observables d’une période du développement à l’autre. Un problème important à la maternelle ne l’est plus ensuite soit parce que les exigences ont changé en grandissant soit parce que l’enfant a fait des progrès par exemple. Toutes les personnes atteintes du SDNV n'ont pas tous les symptômes. Certaines sont socialement plus douées, d'autres ont un sens de l'humour remarquable. La plupart des individus ne parlent pas de façon monotone ou n'ont par exemple, aucun problème de compréhension en lecture. Ex dans ce cas précis de difficultés liées entre elles : souvent ce qui leur pose problème, c’est de devoir mettre sur le papier ce qu’ils ont « compris dans leur tête » (sic), à d’autres moments, c’est bien un pur problème de compréhension du texte (qu'ils ne veulent pas reconnaître) ou encore, la présentation du support visuel qui n’est pas adaptée au SDNV. On se doit de regarder les personnes souffrant du SDNV de manière individuelle et se souvenir à tout moment que l'homme n'est pas une statistique.
Diagnostiquer le SDNV
Une recherche dans le domaine du SDNV se fait de préférence par une équipe d'experts. Ex de signes d’appel : le calcul est plus pénible que la lecture, se faire des amis demande un effort considérable. Attention, certains SDNV plus légers arrivent à masquer leurs difficultés grâce à une excellente mémoire mais ex : en mathématiques, l'apprentissage est mécanique (formules apprises par coeur) et compétences sociales toujours insuffisantes (peuvent être vus comme impolis, "mal éduqués" par ignorance)... Dans les cas sévères, il est difficile de distinguer le SDNV par rapport au syndrome d'Asperger.
Conséquences secondaires du syndrome SDNV
Ces enfants ont souvent une aversion pour les situations nouvelles ou le changement. Cette résistance contre le captage et le traitement de nouvelles informations constitue une entrave sérieuse pour la progression de leur développement. Si les problèmes ne sont pas reconnus à temps, des conséquences indésirables sont possibles. Parmi les symptômes secondaires qui peuvent se produire, on compte le stress, les angoisses, les crises de panique, les phobies et les TOC.
Parfois on veut forcer ou contraindre ces enfants à une indépendance qui normalement est propre à leur âge. Cet enfant ne doit jamais être "largué" dans une situation ou environnement nouveau, par contre on peut le préparer et l’accompagner. Il ne s'agit pas d'une surprotection, mais d'une nécessité. C'est comparable à jeter à l’eau, un enfant qui ne sait pas encore nager, dans l'espoir qu'il apprenne bien à nager. Il est presque sûr de se noyer.
La pédagogie adoptée a une grande incidence sur les résultats scolaires des enfants SDNV. Ex, l'on dit que les dyslexiques sont dyslexiques en dépit de la méthode utilisée lors de l'apprentissage de la lecture, en bref que c'est un handicap cognitif pur où les effets de l'environnement sont nuls. L'enfant SDNV, est plus handicapé que l'enfant dyslexique sur le plan cognitif malgré lui aussi une intelligence conceptuelle dans la norme. Pourtant dans cet exemple précis, si quelques enfants SDNV présentent des difficultés, voire une incapacité temporaire plus ou moins longue à apprendre à lire, celle-ci peut être vraiment imputée à une méthode de lecture inadéquate : la syllabique est à privilégier afin d'éviter un surhandicap fictif. Si les besoins de l'enfant SDNV sont pris en compte, il apprendra à lire normalement, beaucoup d'enfants SDNV sont même des lecteurs précoces. Le syndrome a d'évidentes répercussions sur la manière d'acquérir les savoirs. Certains enfants sont arrêtés dans leur progression scolaire assez tôt, d'autres auront la chance de bénéficier d'un tuteur y compris à l'université. Ce n'est pas qu' "affaire de déficits" aux conséquences scolaires multiples (calcul, composition etc.), la prise en charge de "la différence" n'est pas identique d'un pays à l'autre. Repérés dès le début de la scolarité, SI ON LES SOUTIENT, les enfants avec SDNV sévère sont en mesure de poursuivre tout autant que les enfants avec SDNV léger dépistés parfois seulement au secondaire. L'adaptation scolaire est primordiale dès le démarrage des apprentissages dans les cas sévères afin d'éviter un retard ensuite impossible à rattraper.
Le syndrome SDNV se produit-il souvent ?
On admet que chez les de 10% des enfants ayant des troubles d'apprentissage ou comportementaux, quelques uns sont SDNV. Les chiffres varient entre 1/100 et 1/1000 selon la volonté de dépistage. Le SDNV a été reconnu il y a un tiers de siècle mais il semble toujours une découverte récente dans de nombreux pays. En cas de SDNV sévère, des signes très précoces sont observés par les parents. Les prestataires de soins ont parfois tendance à minimiser les problèmes par ignorance en disant "cela s'arrangera bien". L'apaisement ne dure qu'un temps limité. S'il y a réellement un problème, l'inquiétude reprend vite sa place mais les parents sont gênés de demander à nouveau de l'aide. Les professionnels ne s’investissent pas dans une démarche de formation pour apprendre à dépister ce syndrome trop rare. Ignoré de tous les prestataires de soins, il est souvent confondu avec d’autres troubles des apprentissages. Qui plus est, il existe encore parmi les scientifiques des divergences d'opinion quant à la manière de le diagnostiquer. Toutes les études tendent à valider l’hypothèse d’un trouble distinct de l’autisme mais certains pensent qu’il est plus judicieux de le classer dans cette catégorie afin de faire profiter les enfants atteints d’une prise en charge. Lors de la révision du DSM V, ce problème sera sans doute résolu.
De l'aide pour un enfant atteint du SDNV
Le SDNV n'est pas une prison qui enferme l'enfant. Il n'empêche pas d'apprendre, il n'est pas une maladie à l'issue fatale. Quoi qu'on dise, le handicap ne conduit pas forcément au "malheur d'être né différent". Cela n'est pas renier la fragilité, les blessures qui en découlent, les difficultés à surmonter au sein et en dehors de l'école, c'est simplement consentir à lutter pour être heureux "malgré tout". L'affection, le soutien indéfectible des parents permettent à l'enfant SDNV, de se construire et de s'épanouir. Sans tomber dans l'anti-conformisme, ils peuvent lui inculquer la fierté d'être soi".
Pour l'enfant atteint du SDNV, l'aide consiste à bien informer les parents, les enseignants et les prestataires de soins qui travaillent avec l'enfant. Cette information doit être focalisée sur les deux principes de base suivants :
1° Adoptez une attitude réaliste envers l'enfant : soyez ouvert à son handicap; soyez compréhensif et tenez-en compte au quotidien, pas seulement dans le cadre scolaire.
2° Développez une bonne connaissance des forces et faiblesses de l'enfant. Ne misez pas sur ses bonnes habiletés verbales pour l'aider à compenser car l'enfant les utilise comme un paravent pour masquer ses difficultés. Il faut stimuler le développement de ses points faibles en adaptant l'environnement.
Document remanié en profondeur par Forendys
(sources traduction -merci à l'auteur anonyme- / sites néerlandais consacrés au SDNV et publications internes à Forendys)Forendys