•  Spécificité de l’hémisphère droit pour le traitement global de l'information


     

    extrait de http://www.hal.inserm.fr/docs/00/44/27/ ... imitri.pdf :


    II.1 Etudes lésionnelles
    C’est l’observation de cerveaux de patients souffrant de prosopagnosie qui a permis
    les premières localisations cérébrales de régions impliquées dans le traitement des visages. La première description de la prosopagnosie et son lien avec le cerveau date de 1947 (Bodamer 1947). C’est bien plus tard que le site de la lésion occasionnant ce trouble fut mis en évidence par observations post-mortem ou par scanner, dans la région occipito-temporale bilatérale (Damasio, Damasio et al. 1982). Par la suite, la question de la latéralisation du traitement des visages est rapidement posée. L’observation d’un patient prosopagnosique pur et présentant une lésion unilatérale droite montre que seul l’hémisphère droit serait responsable du trouble de la reconnaissance des visages (Michel, Perenin et al. 1986). Une observation similaire est rapportée par Sergent et Villemure (1989) chez une patiente hémisphèrectomisée à droite. Il lui était possible de réaliser certaines opérations sur les visages (décrire les traits, définir le sexe, …), mais elle était incapable de réaliser toute opération relative à l’identité du visage.
    Ces études sur des patients lésés ont permis de pointer la région occipito-temporale comme ayant un rôle clef dans le traitement des visages. L’hémisphère droit est prédominant dans ce traitement, et si la raison de cette latéralisation est mal connue, elle pourrait refléter l’importance de cet hémisphère dans le traitement global de l’information (Blanc-Garin 1984). Dans les années 90, grâce au développement des techniques de neuroimagerie, la localisation plus précise des régions cérébrales impliquées dans le traitement des visages et le timing de leurs activations ont put être précisés.

    A consulter :
    THESE de L’Université Claude Bernard Lyon I
    Diplôme de doctorat
    Mention : Neuroscience
    Traitement cérébral de l’expression faciale de peur : vision périphérique et effet de l’attention
    Présentée et soutenue publiquement le 2 décembre 2009
    par Dimitri Bayle

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  • Présentation détaillée du SDNV :


      -QI Verbal supérieur au QI Performance (QI total dans la norme).

      -Attention altérée pour les présentations tactiles ou visuelles des stimuli. L’attention auditive est meilleure.

        -Trouble de la coordination motrice et de l’équilibre. 

      Avec l’âge, certaines difficultés disparaissent complètement, d’autres persistent. Sont décrits aussi des troubles du tonus musculaire d’intensité variable.

      -Les déficits perceptivo-tactiles prédominent du côté gauche, les troubles de coordination (parfois bilatéraux), se marquent pour certains tests, aussi davantage à gauche. (2)


        -Association de troubles visuo-gnosiques, visuo-spatiaux tant perceptifs que constructifs. Cela se traduit par de multiples incompétences au niveau de l’interprétation fine des gestes, de la reconnaissance des visages dans certaines situations où les détails sont fortement atténués. Les difficultés scolaires sont importantes : déficit à traiter tout ce qui n’est pas présenté dans le format appris. La difficulté à extraire l’information pertinente ne provient pas uniquement d'un possible mauvais traitement visuo-moteur (fixation, poursuite oculaire, ciblage des saccades, coordination) qui s’améliore de toute façon avec la rééducation. Généralement, la discrimination visuelle fine s'améliore aussi avec un entraînement intensif. 



        -
    Le trouble de la mémorisation visuo-spatiale, en particulier pour les formes complexes, s’intensifie avec l’âge.Les habiletés visuo-spatiales restent déficitaires.


      -La plupart des enfants SDNV apprennent normalement à lire, certains peuvent même se révéler hyperlexiques mais les fonctions exécutives plus ou moins altérées (raisonnement, partage des tâches, planification, organisation …) et les habiletés visuelles déficitaires, retentissent sur la scolarité (calcul, problèmes à résoudre, compréhension du texte, application des consignes etc.) ainsi que sur le comportement au quotidien.


      -Dans les cas de SDNV sévère, le défaut de traitement de l'information visuelle entraîne une longue incapacité "à identifier" les lettres, idem des chiffres. La méthode d'apprentissage de la lecture peut être alors inadaptée. Rebelle à toute rééducation, l'enfant SDNV ne sait pas lire pendant des années puis rattrape de façon spectaculaire. Il devient un excellent lecteur. La dysorthographie et la dysgraphie peuvent persister. Ses compétences en calcul, résolution de problèmes dépassent rarement le niveau CM2.
    Il peut appliquer une formule apprise "sur modèle" mais être incapable de se débrouiller pour un simple échange marchand où il faut rendre de la monnaie
        .



      -Mémoire visuelle pauvre. Mémoire verbale plus performante dans le traitement de stimulations répétitives que pour la rétention d’un matériel neuf et difficilement organisable. (2)

    -Ne sent pas non plus le temps s’écouler malgré le concept bien compris : se perd dans les heures au cours de la journée, idem des semaines, mois ou années.
      -Un trouble de l’articulation (dysarthrie) est quelquefois présent mais se résorbe vite. Même en cas de retard de langage, l’enfant développe ensuite de très bonnes capacités : répétition, épellation, vocabulaire... parfois très au-dessus de sa classe d'âge.

    -Utilisation pragmatique de la langue altérée : récit désorganisé malgré un bon vocabulaire, contenu informatif de mauvaise qualité... La voix : problème de tonalité (prosodie), de volume, de rythme …Verbosité (bavard excessif) et prise de parole inadéquate.
    -Mémoire auditive supérieure à la mémoire visuelle. Apprentissage par cœur souvent correct mais difficultés de rappel des faits arithmétiques, de termes abstraits spécifiques à certaine matières scolaires.
    -Semble hyperactif (distraction, impulsivité) dans l’enfance puis assez apathique à l’âge adulte. 
      Pourtant, bien dirigé, il peut se concentrer, sait se focaliser tout à fait normalement sur une activité lorsqu’elle lui est accessible. Cependant il est très lent sur le plan scolaire. La fatigue est rapide et peut entraîner un "décrochage".

    -Comportement particulier : utilise le langage pour capter l’information, masque son anxiété par le bavardage, ne sait pas faire la synthèse. S’adapte difficilement aux changements, manque de flexibilité mentale. Ne réinvestit pas une expérience lors d’une situation nouvelle. Tout doit être « appris » !
    -Difficultés d’interaction avec autrui à cause de son déficit à traiter l’information non verbale 
      (gestes, expressions faciales subtiles : discrimination visuelle fine déficitaire/ se cogne aux autres, ne respecte pas leur espace personnel : organisation visuo-spatiale déficitaire). Personne plus lente que la moyenne pour traiter aussi certains aspects de la communication verbale. L’enfant ou l’adulte SDNV peut croire à tort que l’on se moque de lui. Peut être naïf aussi. Est vite désemparé par un évènement nouveau. Est souvent rejeté malgré son désir de se faire des amis : ses blagues ne sont pas comprises, il ne sait pas intervenir au moment opportun, il appréhende mal les conventions sociales, etc.

    Ce déficit de décodage de la communication non verbale peut passer inaperçu durant des années ou être mis sur le compte des difficultés scolaires. C'est un trouble "difficile" à comprendre pour celui qui n'en souffre pas. 

    Un exemple extrait du document Forendys : 
    La reconnaissance des symptômes du SDNV chez un enfant hors champ scolaire

    "....Une anecdote : si ses parents, négligent de lui apprendre « verbalement » d’autres codes sociaux tel le fameux salut entre jeunes où les bras sont levés en l’air puis abaissés afin de se frapper mutuellement la main ( poing fermé et « un côté après l’autre » ), il restera incapable d’en percevoir la signification, cela même si régulièrement, il "voit" d’autres ados le faire dans un film ou dans la rue ! Comme l’enfant est par ailleurs intelligent, il est difficile d’imaginer qu’une chose aussi simple lui soit incompréhensible. Pourtant, c’est le cas : signe d’une difficulté à décoder la communication non verbale. Cela explique ses réactions à contre-sens face à ses pairs.
    Il n’apprend pas en regardant.Il ne fait pas la relation de cause à effet...." Une explication orale lui est nécessaire pour intégrer l'information visuelle. Les usages sociaux doivent être enseignés, il ne sait pas tirer parti de "l'exemple".
     Ce trouble se manifeste de multiples façons. Bien qu'extraverti dans un environnement habituel, son comportement devient parfois inadéquat face aux étrangers y compris pour les professionnels qui s'interrogent à son sujet. De façon impressionnante, il peut adopter une posture de "défense passive" dans le but de masquer sa panique intérieure. Visage inexpressif et voix atone, répondant "à côté", il semble indolent. En réalité, il est bel et bien décontenancé mais ne veut pas montrer qu'il ne comprend pas son interlocuteur.

    En situation uniquement verbale : au téléphone par exemple, le problème peut se renouveller et nécessiter un apprentissage spécifique pour éviter le ton "neutre" qu'il affectionne envers les personnes qu'il ne connaît pas. Moduler un ton de voix différent selon les situations relève d'une bonne compréhension de tous les messages à la fois verbaux et non verbaux, lorsque comme dans le SDNV, l'intuition fait défaut cela doit être "appris" de façon systématique par les parents. La lecture à haute voix de façon expressive, est en cela un bon exercice. De plus, la compréhension du texte est meilleure. Les cours de théâtre sont aussi un excellent mode d'apprentissage des scénarios sociaux... 



    Deux documents à lire : http://www.platon-dys.org/telec/spec/sdnv.pdf
    http://www.cenopfl.com/documents/troubl ... erbale.htm


    Conclusion

    Comme pour n’importe quel syndrome (ensemble de signes spécifiques), tous les symptômes décrits ne sont pas obligatoires pour établir un diagnostic mais sa validité est proportionnelle aux éléments constatés. Les manifestations du Syndrome de Dysfonctions Non Verbales (SDNV) varient en fonction de l’âge. Certains de ses aspects seront modérés, d’autres sévères. Les déficits caractéristiques s’accentuent au fur et à mesure que l’enfant grandit, cela entraîne un diagnostic fiable assez tardif. 

    Le SDNV est généralement confondu avec d’autres « dys » ou même l’Autisme de haut niveau et le syndrome Asperger dans les cas sévères. Les capacités verbales de l’enfant SDNV masquent pendant longtemps l’envergure des troubles, cela entraîne des situations très conflictuelles avec l'école. Parents et rééducateurs sous-estiment les difficultés.
     


    Collectif Forendys. 


    Synthèse tirée des sources suivantes disponibles sur internet ou en librairie, à lire pour approfondir : - ’’Troubles du calcul et dyscalculies chez l’enfant’’ de Anne Van Hout et Claire Meljac,chez Masson (2) - site internetdu Dr Rourke - ’’ British Journal of Disorde’’ of Communication, 26, 383-392 (1991) Jane Shields © The College of Speech and Language Therapists, London - NLD Guide - ’’ Neuropsychologie de l’enfant, troubles développementaux et de l’apprentissage’’ de F. Lussier et J. Flessas chez Dunod. 
    Sites internet : 

    http://www.centam.ca/evaluation.htm
    http://www.nldontheweb.org/heller.htm 
    http://www.knp-praktijk.nl 
    http://www.colloque-dys35.info/Catherin ... 20mars.pdf


     

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